Un grand désordre mondial

 

 

 

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 François Fillon l’a dit : « Nous sommes en faillite. » – (Photo J.-F. Bignon

 

Face à la crise de la dette, devons-nous condamner au silence les agences de notation, les marchés financiers à ne plus spéculer ? Sont-ils les seuls responsables des crises qui conduisent les États à adopter des politiques de répression sociale ? Que de critiques, voire de condamnation de ces acteurs : dictature des marchés financiers, diktats les agences de notation qui « exigent » le retour aux équilibres… En fait, ces critiques dédouanent les responsabilités des gouvernements. En prenant un peu de recul, il est facile de situer et comprendre le rôle de ces acteurs dans le déclenchement des crises qui secouent le monde. Les agences de notation ne dictent rien à personne, elle note la crédibilité des États emprunteurs en analysant leur situation économique et financière… Tout ceci pour évaluer leur solvabilité. Il me semble qu’il est normal que les investisseurs privés et institutionnels puissent être informés de la solvabilité des emprunteurs. Comment des fonds de pension, des compagnies d’assurances qui gèrent l’épargne et la protection sociale de millions de gens, pourraient-ils prêter sans connaître la solvabilité de ceux à qui ils prêtent les capitaux dont ils ont la gestion ? Il paraît donc logique qu’il existe des agences de notation ou autre organismes, pour informer les investisseurs sur la solvabilité des États. Au passage on peut noter que certaines entreprises demandent à être notées pour asseoir leur crédibilité afin de bénéficier de financements avantageux. Pour ce qui est des marchés financiers, on peut rappeler que ce sont des lieux de rencontre d’offres et de demandes de capitaux. Ces marchés de capitaux représentent, il faut en être conscient, le moteur de l’économie, à savoir son carburant, l’argent qui va être utilisé pour alimenter la machine à produire des richesses. Les grands acteurs sont les banques, les investisseurs institutionnels (compagnies d’assurances, fonds de pension…), Tous ont l’obligation de faire fructifier leur épargne. Comment ? C’est là, qu’en partie, la spéculation à la réputation sulfureuse, vient brouiller les cartes pour le grand public. Certaines activités de marché sont effectivement à haut risque et c’est probablement sur ses activités que la critique porte, mais on peut se poser la question sur le pourquoi des dérives ? Pourquoi les États n’encadrent-ils pas la liberté du marché par la régulation et le contrôle de ces acteurs ? Peut-être serait-il bon que les agences de notation notent aussi les chefs d’État ! En réalité, on ne distingue pas assez l’activité des marchés financiers de celle des marchés prédateurs qui, de par le monde, sont toujours à la recherche de bénéfices colossaux au détriment des peuples. En conclusion, si les États ne cumulaient pas les déficits, n’étaient pas endettés, si leur politique était adaptée aux exigences de la situation, les agences de notation n’auraient pas à tirer la sonnette d’alarme. Si, de plus, ils voulaient imposer quelques règles pour moraliser la concurrence internationale, les marchés seraient moins tentés de spéculer au détriment des économies réelles. Donc ne nous trompons pas de cible, c’est avant tout les États qui sont responsables du grand désordre mondial qui nous conduit de crise en crise.

 

 

M. Georges Poupard de (Châteauroux)

 

 


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