Gare au miracle allemand.
L’embellie allemande s’est faite au prix de sacrifices. (Archives NR, Hugues le Guellec)
À l’heure des débats sur la compétitivité, nous entendons régulièrement parler du modèle économique allemand, modèle dont la France devrait, paraît-il, fortement s’inspirer. Il est vrai que la croissance allemande a été de 0,5 % en 2012 et de 0 % en France. Mais est-ce pour autant qu’il faille s’en inspirer ?
Dans un premier temps, il est utile de savoir que leur démographie est négative, ce qui influe positivement sur le chômage. L’euro a été également un soutien pour leur économie, car si l’Allemagne avait conservé le mark, ce dernier aurait été beaucoup plus fort que les autres monnaies de la zone euro, ce qui aurait eu un impact négative sur les exportations et donc leur croissance. Ensuite, ils ont également subi des réformes sous le gouvernement Shröder dites « loi Hartz » le coeur de la réforme Hattz IV est une diminution de la durée d’indemnisation du chômage. Après 12 mois, le chômeur passe sous le régime de l’aide sociale et perçoit une allocation forfaitaire pour une personne seule, c’est 374 € par mois ). Touché cette indemnité implique également quelques obligations, comme d’accepter sous peine de sanctions, les offres d’emploi proposé par les agences spécialisées. Presque tous les emplois sont considérés comme acceptables, jusqu’aux travaux d’utilité publique payer un euro de l’heure (les « jobs à un euro » ) en passsant par les « minijobs » payés 400 € par mois. Nombre de retraités sont également obligés de faire des petits boulots pour pouvoir boucler leur fin de mois ; alors qu’en parallèle, la concentration de la richesse s’accentue (10 % des foyers accaparent 53 % de la richesse privée, estimée à 10.000 Milliards d’euros contre 45 % il y a 10 ans) selon l’Office fédéral des statistiques Destatis. D’ailleurs, le marché du luxe ne se porte-t-il pas à merveille ?
C’est en fait de la déflation compétitive, fondée sur la compression des salaires, modèle que l’on applique au fil du temps dans la zone euro ; ce qui est une erreur macroéconomique, car si l’on baisse drastiquement les revenus des Européens, la consommation s’en ressentira et les échanges commerciaux également. Nous pouvons d’ailleurs observer la baisse de la croissance allemande au fur et à mesure que les plans d’austérité sont mis en place en Europe, étant donné que la zone euro représente 70 % du commerce extérieur de l’Allemagne.
Malgré tous ces éléments l’Allemagne empreinte, tout comme la France sur les marchés pour financer son endettement. En effet la dette publique et de respectivement 81,2 % pour le premier est de 85,8 % pour le second (chiffre de 2011).
Je conclurai avec ces quelques chiffres qui sont les plus importants : le taux de pauvreté en Allemagne et de 15,6 % alors qu’il est de 13,5 % en France ! Alors, quel est le meilleur modèle ? Pour autant cela n’exclut pas la France de se réformer.
Frédéric La Roque de Noyers-sur-Cher (Loir-et-cher)