L’Etat de la démocratie
Initié, à en croire Aristote, par le législateur Solon, la démocratie se définit comme étant dirigé par un pouvoir désigné par le peuple et pour le peuple. En France, depuis la disparition du second empire, avec des fortunes diverses, et si l’on exclut la triste parenthèse de la période de l’occupation durant la seconde guerre mondiale, à tout niveau, du sommet de l’État jusqu’à la plus petite unité territoriale, le suffrage universel désigne les représentants du peuple. Jusque-là, rien à dire sauf que…
Sauf que, et ce n’est nullement une révélation, la démocratie française ne se porte pas vraiment au mieux. Son anémie relève de causes externes et d’autres internes, nous expliquent, de longs en large, les politologues. Au titre des causes externes, on pointera la mutation économique à l’échelle mondiale et l’incapacité des politiques à y répondre, hormis souvent en parole anachroniques et aventureuse ; certains drapés de la couleur bleue marine, en tirent profit pour exercer leur fond de commerce. Au titre des causes internes, on révélera l’inadéquat comportement de certains prétendants à l’exercice du pouvoir. Après les récentes élections municipales, le spectacle que nous offrent certains édiles ne redonne aucun lustre à notre démocratie. Comment ne pas penser, en effet à ce qui, pensant gouverner ou continuer d’administrer leur commune comme premiers magistrats, renoncent à siéger au conseil municipal parce qu’ils ont été désavoués par la vox populi ? Dans pareille attitude et malgré la défaite, vaincu n’a-t-il pas devoir de défendre les idées pour lesquelles il s’est présenté et celui de servir ses électeurs avant ses états d’âme ? Content ou pas leur sort, le boulanger, le paysan, l’éboueur, l’instituteur, le médecin, la sage-femme, l’électricien… Se lève chaque matin pour accomplir ce que la société attend d’eux. Chacun serait bien inspiré de les imiter et la majorité de la population le fait, modestement, régulièrement, anonymement, à l’écart des honneurs et de l’orfèvrerie des palais.
Les têtes de liste devraient clairement annoncer la couleur aux élections municipales comme régionales et déclarer avant chaque scrutin : « que je sois élu ou battu, je siégerai » ou « si je suis battu, je siégerai pas ». Au moins les électeurs sauraient à quoi s’en tenir et la démocratie y gagnerait de retrouver un peu de santé.
Jean-Pierre Lautman de saint-Avertin (Indre-et-Loire)