La Présidentielle et l’emploi
Toujours la quête de l’emploi. - (Photo P. Deschamps)
La Présidentielle et l’emploi
On attend de 2012 que le pays sorte de l’ornière du chômage, mais en prenant quelles mesures, s’interroge M. Georges Poupard, de Châteuroux
Je commence à lire avec attention les déclarations des candidats potentiels à la présidence pour 2012. Peut-être ai-je tort, mais il me semble que trop souvent, ils traitent les problèmes « en tranches », en feignant d’ignorer les liens évidents entre eux.
S’agissant de l’emploi des jeunes et des seniors on avance toujours la carotte des exagérations de charges pour inciter les entreprises à embaucher ces catégories de demandeurs d’emploi. Le chiffrement de ces dispositifs crédibilise les propositions mais laisses interrogatifs lorsque l’on pense aux résultats en nombre de créations d’emplois. Bien sûr, on pourrait penser qu’avec ses aides les entreprises sont prêtes à embaucher et à conserver des centaines de milliers d’emplois. Or, depuis le premier pacte pour l’emploi de Jacques Chirac, au début des années 70, les entreprises mêmes avec aides et exonérations de charges sociales, réduisent leurs effectifs. Les délocalisations et les progrès techniques de l’outil de production font que la main-d’œuvre est toujours supérieure aux besoins des entreprises qui embauchent en fonction de leur carnet de commandes. Ces éternels aides à l’emploi, distribuées en fonction de leur choix politiques, ne changent que l’ordre dans la file d’attente du chômage, des catégories ciblées. Enfin, il convient de ne pas oublier que toutes ces exonérations risquent de priver la sécurité sociale de recettes ce qui, avec les déficits que l’on sait, peut faire exploser notre régime de prévoyance ! De plus, si ce manque de recettes est compensé comme il se doit dans le budget de l’État, ce sont les contribuables qui financent indirectement ces emplois.
Je ne sais comment ce problème d’emploi va évoluer dans les programmes des candidats, mais il serait souhaitable qu’ils admettent que le traitement social du chômage ne peut éternellement être la réponse pour les quatre à 5 millions de chômeurs et de précaires. La solution ne peut passer que par une relance de la politique industrielle de la France, compatible avec la concurrence mondiale.
M. Georges Poupard de( Câteauroux)