Notre monde sur un fil
Notre monde sur le fil
Voilà, la catastrophe est là. Les médias l’annoncent de plus en plus ouvertement notre système financier va s’écrouler. La Grèce est exsangue, l’Italie est menacée par les agences de notation la France paye chaque année des milliards d’euros d’intérêts de sa dette. Comment avons-nous pu accepter que la finance, immorale par nature puisqu’au service d’un très petit nombre, domine aussi absolument le monde ? Cela a amené la spéculation, la désindustrialisation, le chômage, la misère.
Comment avons-nous pu accepter que la richesse la plus insolente et la plus vulgaire côtoie la misère la plus grande, ce qui produit la délinquance et la violence ? Pourquoi n’avons-nous pas vu que notre société se désagrégeait et oubliait l’intérêt commun au profit du chacun pour soi ? Le libéralisme économique est une vieille doctrine qui fut mise en œuvre au milieu du XIXe siècle avec un slogan : enrichissez-vous du profit à tout prix à tout dominer. Cornelius Castoriadis, un sociologue et philosophe, explique que ce système n’a survécu aux nombreuses crises qui ont émaillé son histoire que pour deux raisons, d’abord les guerres qui venaient tout détruire, éliminaient les chômeurs « surnuméraires » et relançaient la « machine industrielle » les luttes sociales ensuite qui, en enrichissant un peu le peuple, augmentaient la demande intérieure des pays en produits manufacturés et agricoles. Ce modèle économique, mis en veille après la deuxième guerre mondiale, est revenu en force avec Reagan et Thatcher. Il a produit la catastrophe actuelle. Alors il faut que l’État retrouve rapidement ses prérogatives financières et industrielles. Il faut que les bourses disparaissent pour éliminer radicalement la spéculation qui fait que les prix des matières premières, par exemple, n’ont plus aucun rapport avec leur valeur réelle (le prix d’un maïs acheté et revendu plus de 60 fois à la bourse de Chicago augmente de 70 % tout à fait artificiellement, sans que les spéculateurs et jamais vu réellement ce maïs). Certains parlent aussi d’une monnaie mondiale, mais il faudra alors dépasser nos égoïsmes nationaux.
L’économie sociale et solidaire doit être développée avec les mutuelles et coopératives ouvrières. Nos états doivent aussi se réformer. La démocratie représentative est finie. Les élections n’intéressant plus les Français. À l’heure d’Internet, le peuple peut maintenant exprimer directement son avis par les moyens de communication modernes. L’autoritarisme de nos gouvernements actuels et cette façon de diriger d’en haut un peuple soumis ne sont plus acceptés (Castoriadis dit que nos élus ne nous représentent qu’un seul jour sur plusieurs années, le jour de leur élection !). On nous gouvernait de façon verticale, il va falloir trouver une façon transversale de décider de la chose publique. Chacun pourra débattre et voter sur tous les sujets, y compris ce qu’on nous confisque actuellement, comme le nucléaire ou l’avenir des services publics. Encore faudra-t-il que le peuple soit éduqué pour comprendre un texte écrit, et songe à l’intérêt commun plutôt que son propre intérêt. Nous avons été nombreux à nous indigner devant les pratiques honteuses de nos soi-disant élites, pensons maintenant à la proposition de solutions innovantes et adaptées à notre monde ; dédattons.
M. Jean Ppételet de Saint-Léger-de-la-Martinière (Deux-Sèvres)